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Mike Ward défend un auteur accusé de production et distribution de pornographie juvénile

Posté le 2019-03-24

"La Sureté du Québec enquêtait depuis 2018 sur l'individu."

C'est le 14 mars dernier que l'auteur de roman d'épouvante Yvan Godbout a été arrêté et accusé de production et distribution de pornographie juvénile.

La Sureté du Québec enquêtait depuis 2018 sur l'individu suite à la plainte d'une enseignante concernant un passage du roman "Hansel et Gretel".

Ce livre publié aux éditions Ada inc. en 2017 et qui fait partie de la collection "Les Contes interdits" contient un passage qui décrit de façon très précise le viol d'une jeune fille de 9 ans.

Simon Rousseau qui est également auteur et qui a été l'instigateur de cette série de livres est complètement sous le choc.

D'ailleurs, il ne peut pas entrer en contact avec son confrère et ami d'aucune manière.

« C'est un roman d'horreur pour adultes. Cette scène est horrible, mais dure quelques lignes. J'ai lu bien pire! Je pense notamment au Grand cahier [d'Agota Kristof], qui est en lecture obligatoire dans certains cégeps. Ça m'a paru terrible, mais dans la scène décrite par Yvan, la volonté est de montrer aux lecteurs que celui qui a commis cet acte-là est un monstre, un porc qui est solidement puni par la suite », a expliqué Simon Rousseau à La Presse.

Patrick Sénécal, le célèbre romancier québécois de livre d'horreur, s'est porté à la défense de l'auteur et a dénoncé son arrestation :

« Je trouve ça complètement fou. C'est très cru, ce que j'ai lu, mais ce n'est pas un encouragement ou une apologie de la pédophilie! Par principe, je ne peux être d'accord avec le fait qu'on criminalise quelqu'un qui écrit de la fiction », insiste Patrick Senécal.
L'humoriste Mike Ward qui est un grand défenseur de la liberté d'expression au Québec s'est lui aussi exprimé sur cette affaire.

Alors qu'il est présentement en pleine bataille juridique pour faire reconnaitre son droit à la liberté d'expression dans la saga judiciaire contre le petit Jérémy Gabriel, il a publié ceci sur sa page Facebook :

« Le Québec fait vraiment pitié côté liberté artistique. On l’a vu, encore cette semaine après qu’un auteur de fiction, Yvan Godbout, ait été accusé de production de pornographie juvénile. Pourquoi? Pour un passage dans son roman décrivant le viol d’une fillette.

Il va se défendre en disant que c’est un roman d’horreur, que cette fillette n’existe pas. Il a raison et il va gagner. Là n’est pas le problème. Le problème c’est qu’il doit se défendre. Il doit se justifier pour un oeuvre artistique. »

« Ça me rappel du cas de Rémy Couture. Rémy est un maquilleur d'horreur. Il s’était fait arrêter par la police suite à une plainte à propos d’un court-métrage qu’il avait produit. Il est allé en cour. Il s’est défendu. Et il a gagné. Mais ça lui a coûté une fortune.

Yvan Godbout va vivre le même sort. Il va aller en cour. Il va se défendre. Et il va gagner.

Mais il faut que ce genre de truc arrête. L’enfant dans le roman d’Yvan Godbout N’EXISTE PAS. »

Selon la définition du Code criminel canadien, la pornographie juvénile ne se limite pas aux photos et aux vidéos, elle englobe aussi :

« tout écrit […] qui préconise ou conseille une activité sexuelle avec une personne âgée de moins de dix-huit ans qui constituerait une infraction à la présente loi »;

« tout écrit dont la caractéristique dominante est la description, dans un but sexuel, d’une activité sexuelle avec une personne âgée de moins de dix-huit ans qui constituerait une infraction à la présente loi ».

Avez-vous lu ce livre. Vous a-t-il choqué?

Source : Radio-Canada

Crédit photo : Instagram & Facebook