Un ratio de 169 patients pour une seule infirmière en CHSLD
Partager sur Facebook"Tout le personnel et non pas juste les infirmières sont à bout de souffle."
Les employés qui travaillent de nuit dans les CHSLD ont souvent affaire à des situations difficiles. Chutes des patients, errance dans les corridors, urgences médicales en plus des soins habituels qui doivent être dispensés.
Même si les patients sont normalement en train de dormir, la charge de travail est énorme et le ratio patients/infirmière est énorme mettant la sécurité des usagers au second plan.
D’ailleurs, Nancy Bédard, présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ), dénonce vivement une telle situation :
« Une infirmière pour 169 [patients], c’est écrit partout que ça n’a pas d’allure. On va frapper notre mur. [...] Vous attendez quoi ? C’est extrêmement dangereux »
Même si depuis plusieurs années ces ratios complètement déraisonnables sont remis en question, le ministère de la Santé et des services sociaux n’a pas fait ses devoirs en imposant un maximum de patients par employé par quart de travail.
Le Journal de Montréal a réussi, grâce à la loi à l’information, à obtenir les ratios patients/employés des CHSLD. En comparant les chiffres, on constate que souvent, les infirmières qui travaillent dans le quart de nuit ont plus de 100 patients à leur charge.
À titre d’exemple, un CHSLD de l’arrondissement de Verdun a 169 patient pour une seule infirmière.
Elle est accompagnée d’autres membres du personnel, mais elle seule est en mesure de faire une évaluation de l’état du patient.
Et les nuits sont loin d’être de tout repos selon certains employés interrogés par le Journal de Montréal :
« Ça sonne, ça sonne, confie une infirmière qui a 150 patients à sa charge la nuit. C’est vraiment un danger, on fait tout notre possible. » Elle a d’ailleurs tenue à garder l’anonymat.
« Des fois, on est dans une chambre, et ça sonne dans une autre chambre. Si on n’arrive pas assez vite, la personne va chuter parce qu’elle s’est levée et a marché. [...] C’est de la gestion de risque, l’état des résidents se détériore vite. », explique une employée qui voulait garder l’anonymat de peur de représailles.
Tout le personnel et non pas juste les infirmières sont à bout de souffle. Charge de travail trop élevée, pénurie de personnel, épuisement professionnel.
Le milieu de la santé n’agit pas pour attirer de nouveaux employés ou du moins pour garder ses troupes en état de travailler dans un climat sain et agréable.
Source : Journal de Montréal
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