Stéphane Laporte écrit un texte bouleversant sur sa vie personnelle
Partager sur Facebook"''Je n'ai pas d'enfant. Ce n'est pas par choix. Vraiment pas...''"
Encore une fois, Stéphane Laporte nous fait verser une larme avec un texte bouleversant paru dans La Presse+ cette semaine.
Avec sa plume juste et sincère, il nous ouvre son coeur et son âme en nous faisant des confidences très émouvantes. En ce temps de fêtes, il exprime les sentiments qui l'habitent alors qu'il n'a plus ses parents et qu'il n'a pas d'enfant pour partager ces moments si précieux.
Voici un extrait de son texte :
«Je n’ai pas d’enfant. Ce n’est pas par choix. Vraiment pas. C’est juste que mes amours ne se sont jamais rendus jusque-là. Je sais qu’il me manque ce qu’il y a de plus beau. Je n’en suis pas malheureux. Ce sont les bonheurs perdus qui rendent malheureux. Les bonheurs inconnus rendent rêveurs. Pas de larmes dans mes yeux. Juste un peu de brume.
À Noël, la brume est plus dense. Plus épaisse. Le coeur s’embrouille. Tant que mon père et ma mère vivaient, je pouvais me dire que c’était moi, l’enfant de la fête. Le grand enfant.
Mais mon père et ma mère sont disparus. Leur course est finie. Je me retrouve avec le témoin dans les mains. Et personne à qui le donner. Que le ciel vers lequel le tendre.
Je n’ai pas d’enfant. Alors, je suis bien placé pour vous dire, à vous qui en avez, que vous êtes chanceux, que vous êtes bénis. Je sais que ce n’est pas toujours facile. Avoir un enfant, c’est ne plus avoir de vie.
C’est en avoir deux, trois, quatre. C’est accaparant, épuisant, préoccupant, épeurant. Et c’est pour ça que c’est si merveilleux. Quelqu’un a besoin de vous. Tellement. C’est le plus beau des cadeaux.
On peut très bien vivre sans avoir besoin de personne. Faire son chemin. Être fort. Foncer. Gagner. Être à l’épreuve de tout.
Ce qui va finir par nous rattraper, c’est que personne n’ait besoin de nous.
Les gens seuls ne sont pas tristes parce que personne n’est avec eux, ils sont tristes parce que personne n’a besoin d’eux pour être heureux. Se forcer pour aller les voir, c’est gentil, c’est un pansement pour leur âme.
Mais la douce guérison, c’est quelqu’un qui en a envie. Rien ne vaut la présence de quelqu’un qui ne voudrait pas être ailleurs. S’attacher, c’est ça. Avoir quelqu’un après nous. (...)
À tous ceux qui cherchent un sens à Noël, c’est pourtant évident, Noël, c’est la fête de tous les enfants en même temps. L’humanité est une grande famille. Une grande famille souvent dysfonctionnelle, mais une famille quand même! (...)
À l’enfant que je n’ai pas, j’aurais aimé lui apprendre à marcher et à tomber, à parler et à écouter, à lire, à écrire et à se relire, à additionner et à donner, à croire en lui et à douter parfois. J’aurais aimé lui apprendre qu’aimer rend heureux.
Que haïr rend malade. Que la joie d’être en vie doit toujours être plus forte que les malchances de l’existence. Que le moral est un ballon, qui doit toucher le sol pour rebondir. Qu’il aura réussi si quelqu’un a besoin de lui. Je sais, c’est facile à dire, quand on n’en a pas. Mais je vous l’ai dit au début, les bonheurs inconnus sont ceux qui font rêver.
Je n’ai pas d’enfant, mais j’ai l’amour des gens que j’aime. Des gens dont j’ai besoin. Et qui ont besoin de moi, parfois. Chacun son destin. »
Des paroles tellement touchantes et sincères qu'il nous fait plaisir de lire et de partager en ces temps de réjouissances.
Source : LaPresse+
Crédit photo : Instagram
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